• L'Alliance (Fiction)

     

     

    L'Alliance (Fiction)

                                                              

      [  Prologue  ]

                                           

     

     

    «-Lancez les boulets enchaînés ! Et ne me coulez surtout pas ce navire, il nous faut cet or !»

    A ces mots, le navire, assailli par des pirates, gîta dangereusement à tribord en essuyant les coups de canon.

    - De quel or parlent-ils ? demanda un jeune homme d'à peu près dix sept ans à son compagnon, tout deux occupés à détacher un canot de sauvetage alors qu'il y'avait un désordre assourdissant sur le navire.

    - Je n'en sais rien, répondit son ami en plissant le front étant occupé à dénouer les cordes. Au même moment, le navire tanga violemment au côté opposé et ils durent s'accrocher avec force à la rambarde pour ne pas passer par-dessus-bord ; les pirates avaient envoyé des grappins sur le navire. Les deux jeunes hommes se remirent à leur travail dès qu’ils reprirent leur équilibre.

    - Saleté de cordes ! s’énerva le jeune homme, frustré de ne pas réussir à les défaire. Il remarqua qu’un couteau filait entre ses pieds, soulagé, il l’attrapa alors et déchira les cordes. Un éclaboussement sonore se fit ensuite entendre : le canot était prêt.

    - Enfin ! s'exclama son partenaire, ses yeux bleus étincelant de joie. Il se prépara alors à sauter quand son ami hurla de terreur. Il fit volte-face et écarquilla les yeux ; un des assaillants tenait fermement son ami et plaçait une lame sous son cou.

    - Gil !  s'écria t-il.

     Il jeta un regard empli de haine à l’ennemi et fit mine d’attaquer.

    - Ed’ ! Ne fais pas ça ! On y passera tout les deux sinon ! Saute et ne te préoccupe pas de moi!  s'écria Gil.

    Celui-ci donna un coup de coude dans l’estomac de l’assaillant puis tenta de lui voler son arme. Edward s'approcha pour l'aider.

    - A deux on pourra y arriver ! riposta-t-il.

    Gil se retourna pour lui ordonner de partir quand le pirate lui envoya son poing en pleine mâchoire. Edward fonça sur ce dernier tentant un coup à l’estomac. Son attaque fit mouche et le pirate fut obligé de reculer en se tenant le ventre. Deux autres pirates arrivèrent alors. L’un analysa son ami tendit que l’autre bondit sur Gil. Celui-ci évita de justesse et hurla à Edward d’un regard perçant :

    - Tu sautes ! Maintenant !

    Edward hésita, le cœur battant la chamade, il devait rapidement se décider. Croisant le regard de Gil, il y vit une lueur qu’il n’y avait jamais vu auparavant. Edward grimaça, recula puis fit volte-face et sauta à contre cœur. Il atterrit  sur le canot qui chancela sous son poids et flécha les pieds en manquant de tomber dans l'eau. Il empoigna ensuite une rame.

    - Reviens-moi vivant ! A Boston ! hurla Edward.

    Sa voix tremblait mais il commença tout de même à ramer.

    - Promis ! répondit la voix de Gil, qui semblait essoufflée.

    En se mordillant la lèvre inférieure, Edward tenta de se persuader que son ami allait survivre mais plus il s'éloignait plus il avait le cœur lourd.

     

     

     

     

                                                                                   *

     

     

          Voilà maintenant, une semaine que le jeune homme errait en pleine mer. Il réussit à tenir avec seulement deux litres d'eau, quant à la nourriture, cela faisait quatre jours qu'il ne mangeait que du poisson crû. Edward préférait largement tomber malade que mourir de faim. Il était allongé au fond du canot, dépourvu d'énergie. Des voix chantantes et lointaines se firent tout à coup entendre. Edward tendit l'oreille, il pensait rêver. Puis la chanson se rapprocha, retentissant dans le calme de l'océan. Le pauvre égaré se redressa alors, la chanson devenant trop réaliste pour être un rêve. C’est alors qu’un magnifique trois mâts apparut devant lui.

    "Une chanson à chanter pour les saints, une chanson à chanter pour les mendiants

    Une chanson à chanter pour les hommes riches enveloppés et enchaînés par leurs engagements.

    Notre trésor n'est pas en or, et n'est pas notre piété ~

    - Mais si, au fond .. lâcha quelqu'un d'une toute petite voix sur le navire.

    - Ferme la ! lui ordonna une autre personne sûrement à ses côtés, ayant la voix plus grave et imposante.

    ~ Notre richesse est dans la nostalgie et la liberté des océans !"

    Edward cligna plusieurs fois des yeux. Il n’y croyait pas. Un navire était à 10 mètres de lui, alors que depuis une semaine, la mer était totalement dépourvue de vie humaine. Il se releva assez vite et agita frénétiquement les bras en appelant au secours. Mais l'équipage du trois-mâts était tellement bruyant que les hurlements du pauvre homme passèrent inaperçus. Le navire continua alors tranquillement sa traversée des mers. Edward se précipita alors dans l'eau, refusant de laisser passer une chance pareille. Il se mit alors à nager, d’une rapidité qui l’étonnait lui même. L'espoir qui crût en lui, lui redonnait sûrement des forces. Dès qu'il fut à portée de la muraille du navire, il s'agrippa au premier échelon en bois de la main droite, puis il entreprit d'escalader.  Alors qu'il arrivait à hauteur du pont, son pied glissa. Il manqua de retomber dans l'eau quand il s’accrocha  à un échelon violemment en se faisant des écorchures à la main et heurta un échelon du genou ; ce qui le fit grimacer de douleur. Il recommença sa montée vers le pont et fit attention à ne pas glisser une seconde fois.

    Edward se hissa ensuite sur le pont : il était complètement trempé et essoufflé.  En montant sur ce navire, il n'avait bien sûr aucune idée de ce qu'il lui arriverait ensuite.

    Alors sa nouvelle vie commença, avec une odeur de sueur et d'eau de mer…

     

                                                                 

                                                           *

     

    Allongé le ventre contre sol, Edward fit un effort incroyable pour lever les yeux et observer les personnes présentes sur le pont. Des pirates étaient en train de chanter en buvant du rhum et en dévorant des parts de jambon et de cuisses de dindes malgré la rareté de ces ingrédients en mer et ils en profitaient pleinement. Les pirates étaient, pour certains, vêtus de chemises blanches légèrement jaunies avec le temps, d’autres étaient torses nus. Ils semblaient avoir essuyer nombreux combats ; l’un portait un cache-œil, l’autre avait une jambe de bois ou une cicatrice quelque part.

    Un des pirates, qui semblait être le plus jeune, le remarqua. Les autres pirates suivirent le regard de celui-ci et eurent tous le regard rivé sur Edward. Le cœur de ce dernier manqua un battement . Il se redressa avec difficulté puis les observa tandis que le silence régnait sur le navire. Enfin un pirate ayant plusieurs cicatrices se décida à prendre la parole, la main sur le manche de son sabre.

     - Qui es-tu et comment es tu arrivé à bord de notre navire ?

    - Ehm.. Je suis Edward, et votre navire vient de heurter ma barque ainsi j'ai dû sauter à l'eau pour échapper à la mort, prétendit-il. J'ai ensuite grimpé sur votre navire. Et vous qui êtes vous ? 

    Ignorant sa question, les pirates se jetèrent des regards inquisiteurs et échangèrent des messes basses. Ils reposèrent ensuite les yeux  sur l'intrus. Le plus imposant d'entre eux s'avança alors d'un pas lourd.

     - Tu s’ras avec nous en tant qu'moussaillon, parce qu'il nous faut quelqu'un pour aider à laver l'pont. En échange, on t’laissera rester et tu pourras manger à ta faim.

    - Bien, dit Edward en hochant la tête.

    - Allez ! Trinquons pour le p'tit nouveau ! lança un pirate en levant son verre de grog.

    - Ouais ! Chantons ! ajouta un autre. 

    Edward se joignit à eux, il avait énormément de chance d'être tombé sur des pirates accueillants, sinon qui sait ce qui lui serait arrivé. Le jeune homme commença à manger à cœur-joie. Il se servit ensuite un verre de grog et le vida d’un trait. Puis, il commença à entamer des chansons avec eux, leur étant reconnaissant. Ils se remirent à chanter la chanson qu'il avait entendu plus tôt. Les pirates furent surpris à la vitesse surprenante dont Edward faisait preuve pour retenir leur chanson.

    - Toi, tu pourrais être navigateur ! Avec cette mémoire, les cartes ne te poseront aucun problème, affirma un pirate en riant.

     Les pirates continuèrent à s’amuser alors que les lueurs amarantes du soleil commençaient à disparaitre derrière l'horizon. Tout à coup, les deux lourdes portes en bois qui donnaient sur l'escalier s'ouvrirent et  alors apparut un homme, de teint sombre, assez bien vêtu. Il avait une barbe remontant jusqu'aux yeux dont l’un était dissimulé par un cache-œil, sa barbe laissait entrevoir un sourire radieux.

    - J'ai une déclaration à vous faire, mes frères ! annonça celui-ci. Et je vous félicite d'avoir trouvé un moussaillon si vite, ajouta t-il en remarquant Edward. Alors, comme nous avons assez de vivres pour tenir un voyage sans piller.  A l'aube nous pourrons mettre le cap pour nos chères Antilles ! 

    Les pirates lancèrent des acclamations, heureux de retourner aux Antilles pour une raison quelconque, ils discutèrent entre eux de cette bonne nouvelle le sourire aux lèvres. Après un moment ils éteignirent les lumières et se dirigèrent vers leurs chambrées en discutant et en riant.

    - Au fait, mon garçon, comment t'appelles-tu ? demanda le capitaine à Edward.

    - Edward, enchanté.. euh..  Capitaine, je suppose ? dit-il.

    - Ici on m'appelle Capitaine Seeker, nom du navire, entre autre. Mon vrai nom est Seegar, mais mes pirates adorent les jeux de mots, plaisanta-t-il. 

    Edward l'observait, indifférent. Il semblait attendre une quelconque suite hilarante.

    - Mh, bref, fit le capitaine un peu gêné. Il se dirigea ensuite vers sa cabine et referma les lourdes portes en bois d’une facilité étonnante.

     

                                                                         *

     

               Edward était resté sur le pont. S'éclairant d'une chandelle, il était accoudé sur la rambarde du navire, le menton au creux de la main. Il observait la mer d'un air pensif. Il se demandait si Gil était encore en vie, si oui, il devrait rapidement rejoindre Boston. Quelqu’un l’extirpa alors de ses pensées :

     - Heu. Edward ? 

    Celui-ci  se retourna et se trouva nez-à-nez avec un pirate à peine plus âgé  que lui.

    - Tu pourrais éteindre ta chandelle ? On a établi une règle ici, celle d'éteindre toutes les  lumières quelques temps après le coucher du soleil, le renseigna- t-il.

    - Mh. Pourquoi ?  demanda Edward en soufflant sur la chandelle. Ils furent plongés dans la pénombre et seule la lune les éclairait.

    - Va demander au capitaine, peut être qu'il te répondra, mais il est préférable de suivre ses ordres sans se poser de question, sinon …

    Le jeune pirate imita un couteau de sa main et la fit survoler son cou. Il éclata de rire ensuite, en remarquant qu’Edward était choqué.

     -Je rigole, tu sais ! dit-il pour alléger l'atmosphère, et c’est sûrement pour que ceux qui aiment dormir tôt soient tranquilles, ou que nous ne soyons pas facilement repérable car la nuit tout le monde est fatigué.

    - Ah d'accord, j'ai cru que j'étais tombé sur un équipage de gredins, dit Edward en riant.

     - Eh bah enfin! lâcha-t-il.

    Edward l'observa en arquant un sourcil, penchant légèrement la tête sur le côté.

     - Depuis que tu es venu, en gros une journée, tu n'as pas ri une seule fois. C'est aberrant pour un pirate comme moi qui à l’habitude de rire à chaque blague idiote ! 

    Ils rirent en chœur et Edward pensa qu'il se plaira peut être bien avec cette équipage.

     -Enfin bref, moi, je vais me coucher ; demain on aura une longue journée de travail, je te conseille d'en faire autant , ajouta le pirate.

    -Okay, ehm.. ?
    - Anderson. Je m’appelle Anderson, dit-il en riant.

    Edward hocha la tête puis se dirigea vers le hamac sur lequel il allait dormir temporairement. Pendant l'après midi, il avait eu le temps de visiter tout le navire et d'essayer le hamac : il était à l'aise dedans, mais les pirates lui dirent que malgré son confort, cela laisser des marques en forme de croisillons sur les fesses.  Il s'affala donc dessus et ne cessa de réfléchir à comment retourner à Boston, d’autant plus qu’ils allaient se diriger vers les Antilles. Edward se promit alors qu’il retournerait à Boston, coûte que coûte, même si cela lui prendrait plusieurs années. Il s’assoupit alors et le sommeil finit par le gagner.

     

     

     

                                        

     [Chapitre 1]

     

     

     

             Trois ans se sont écoulés après la rencontre d'Edward avec les pirates du "Seeker". Edward avait maintenant 20 ans. Sa carrure était devenue plus large pendant ces deux ans où il dût laver le pont. Il était vêtu d'une tenue plutôt noble pour un pirate : une chemise d'un noir de jais ainsi qu'un pantalon de même couleur, celle-ci allée parfaitement avec ses cheveux, ce qui faisait ressortir ses yeux azur. Edward était devenu le navigateur suite à une démonstration involontaire de ses capacités : le navire était attaqué et le navigateur fut touché, Edward eut alors le réflexe de prendre la barre et réussit à les sauver, comme si il avait un talent inné pour la navigation, alors les pirates lui en étaient tellement reconnaissant qu’ils le nommèrent navigateur. Depuis Edward apprit à connaitre tout les membres de l'équipage, que ce soit ce brave Capitaine Seegar, jusqu'au dernier des moussaillons.

      Les journées défilaient comme à leurs habitudes : le cuisiner de l'équipage leur préparait à manger puis dans le reste de la journée, ils pillaient, chantaient, riaient et s'amusaient avec tout ce qu'ils avaient sous la main. Même qu'une fois, ils s'ennuyaient tellement qu'ils péchèrent des petits poissons et s'amusaient à les laisser se tortiller sur le pont. Mais un jour, leur quotidien si tranquille de pirate fut bouleversé. Le "Seeker" se dirigeait vers Nassau, mais la ville était assiégée par une tempête des plus féroces, tant que la ville était imperceptible, même avec une longue-vue. De ce fait les pirates ne purent accoster. Avec la tempête, plusieurs papiers vinrent s'écraser sur le mât. L'un deux en particulier tomba au sol et attira le regard du capitaine, alors que les autres étaient occupés à débarrasser l'eau qui s'accumuler sur le pont, Seeker ramassa le papier qui s'avérer être un débris de journal.

    - Jonas! appela-t-il, viens me lire ça mon garçon. Ma vue n'est plus aussi bonne qu'avant à ce que je vois.

    Le capitaine ria de son jeu de mot en solitude. Jonas s'approcha, attrapa le journal puis l'examina. Il le survola des yeux puis dit :

    - Ca m'a l'air d'un journal qui date d'il y'a trois ans. C'est bizarre qu'il soit arrivé jusqu'ici... Edward ! Ca parle de toi.

    - Ah bon ? dit Edward qui était occupé à lier les tonneaux pour ne pas qu’il glisse. Il s’approcha alors en essuyant ses mains mouillées sur son pantalon. Il prit le morceau de journal qui ressemblait plus à un chiffon qu’autre chose puis le lit à haute voix pour tout le monde.

    -" Vendredi 28 Juin 1715

    Il y'a une semaine, un navire transportant plusieurs kilos d'or fit naufrage à 140m au large de Fort-Pierce, en Floride. Il aurait été attaqué par des pirates. Il ne resta alors parmi les survivants que deux hommes : un certain Edward Adams et l'autre nous est inconnu."

    Le visage d’Edward fut traversé par une vague d’espoir et de nostalgie en lisant qu’un autre homme avait survécu. Il pensait que c’était sûrement Gil. Mais Edward fut éprit de culpabilité  se reprochant d’avoir perdu de vue son allée à Boston. Pendant la première année il se répétait qu’il devait y aller. Puis ses tâches à bord du navire ont commencé à se multiplier et il finit par oublier.

    - Alors c'est Adams ton nom ?  ria Jonas en mettant fin à ses pensées.

    - Oui, mon nom adoptif. Le vrai est Hidden, bizarre n’est ce pas ?

    A peine eut-il prononcé ces mots que tout les pirates présents tournèrent la tête vers lui.

    - Tu es sûr de ce que tu dis, Ed’ ? demanda le capitaine.

    - Oui pourquoi ? répondit il en arquant un sourcil.

    Seeker ne répondit pas et attrapa une longue-vue accrochée au mât -la tempête semblait s’être calmée- et observa l’île pour trouver un endroit où s’amarrer.  Il ordonna alors à Edward de prendre la barre. Celui-ci, se plia aux ordres mais sa question trottait toujours dans ses pensées.

    Quand ils furent amarrés, le capitaine était accompagné de Edward, Anderson et de deux pirates . Anderson a toujours été un homme assez musclés, brun aux yeux verts mais sa peau était devenue plus foncée à force de travailler sous le soleil brûlant. Ils montèrent alors sur le quai ; la ville était assez peuplés mais celle-ci ressemblait à un chantier géant. Il y’avait plusieurs pilotis qui soutenait des allées en bois qui amenait à des tavernes, cabanes etc .. Le tout semblait prêt à s’effondrer mais les gens se promenaient sans aucun soucis. Le capitaine se mit alors en mouvement. Le reste lui emboîta le pas et ils marchèrent jusqu’au centre ville.

    - Bien, je vous laisse alors ici, dit le capitaine en s’adressant à Anderson et Edward.

    Ceux-ci acquiescèrent, saluèrent le capitaine puis se dirigèrent vers une taverne. Ils y entrèrent et prirent place à une table puis Anderson commença :

    - Ed’, si Hidden est vraiment ton nom, tu cours un grave danger à bord du navire .
    Edward fut surpris puis lui dit :

    - Quel est exactement, le problème, avec mon nom ?

    Anderson regarda autour de lui, avant de commencer.

    - Deux homme, nommés Jack et Jacob Hidden ont tué le frère de Seeker, et sont la cause de son cache-œil. On surnomme le capitaine ‘‘ Seeker’’ car justement, il recherche les Hidden pour tuer, suite à son juron, Jack et Jacob ainsi que toute leur lignée.

    - Il veut me tuer ? Jack ? Mais c’est  …

    Anderson l’observait d’un air inquisiteur.

    - Tu peux m’expliquer ce qui vous lie toi et lui ? lui demanda t-il.

    - Mh… plus tard , on a d’autres problèmes pour l’instant, répondit-t-il en se mordant la lèvre inférieure.

    Anderson acquiesça. Il demeura tout de même curieux de savoir. Mais tout d’abord il fallait qu’ils se chargent du Seeker. Il arbora un sourire.

    -  Pourquoi tu souris, tu as une idée en tête ? demanda Edward.

    - Dans le mile, répondit Anderson avant de demander au tavernier deux choppes de rhum.

     

     

     

                      

     

     

     

     

     [Chapitre 2]

    Edward s’allongea sur son lit. Il avait reçu une belle petite chambre près de la barre, il y’a un an. Elle était ornée de cartes dessinées par ce jeune navigateur. Edward était plongé dans ses pensées, se demandant comment devrais t-il faire pour aller à Boston sans le Seeker, devrait t-il voler une barque ? Ou de l’argent pour s’acheter un deux mâts ? Il n’eut le temps de trouver des réponses à ses questions et le sommeil l’enveloppa.

     

    - Ed’ ! Réveille toi !

    «Pourquoi la voix d’Anderson apparaît t-elle dans mon rêve ? » se demanda Edward, hébété.

    - EDWARD !

    Il se réveilla en sursaut et vit Anderson penché sur lui avec un briquet à silex dans la main. Edward fronça les sourcils :

    - C’est pourquoi ça ? dit il en montrant le briquet du menton, encore un peu étourdi par son réveil.

    - Pour faire sauter le navire.

    - Tu veux faire sauter le navire… TU VEUX FAIRE SAUTER LE NAVIRE ?

    - Chht ! fit Anderson en posant sa main sur sa bouche et en jetant des coups d’œil autour, tu veux mourir ou quoi ?

    - On pouvait pas juste s’enfuir discrètement ? rétorqua Edward en retirant sa main.

    - Il te poursuivra, crois moi, c’est beaucoup mieux ainsi.

    - On va tuer tout l’équipage juste pour un malentendu ?!

    - C’est sois toi, sois eux.

    Edward se tut un moment. Il se gratta la tête puis se redressa, prit sa sacoche et y rangea que le stricte nécessaire. D’un soupir il attrapa ses dagues et les mirent  dans leurs fourreaux placés sur sa ceinture, il avait toujours trouvé plus d’habilités avec les dagues que les sabres. Alors qu’ils venaient à peine de sortir de sa chambre, Seegar les attendait là, sur le pont, un sabre à la main. Ils se regardèrent un moment, personne n’était surpris et tous savaient ce qu’il s’ensuivra.

    - Si on le tue on fera quand même sauter le navire ? marmonna Edward à Anderson d’un sang-froid étonnant.

    - Oui .. répondit-il légèrement étonné par le manque de compassion dans sa voix.

    D’un soupir, Edward dégaina ses dagues.

    - Ne sois pas trop arrogant, jeune moussaillon, dit le capitaine, j’ai beaucoup plus d’expérience que toi au combat rapproché.

    - Je ne dis pas le contraire, répondit Edward.

    Anderson dégaina alors son sabre à son tour.

    -Bon, sur ce, dit Edward.

    Il se mit alors à courir vers les rembardes.

    -Hep ! Où tu crois aller comme ça ?
    Seeker se mit alors à sa poursuite le sabre à la main. Anderson observait tout ça d’un air inquisiteur, prêt à bondir pour sauver Edward. Quand Seeker fut à portée d’Edward celui-ci bondit sur la rambarde d’une agilité incroyable, et fit un bond en arrière, agrippant ses deux dagues. Il asséna un coup à la gorge de Seeker. Surpris par l’attaque, le capitaine n’eut le temps de se défendre. Alors qu’il suffoquait et laissait une traînée de sang descendre de ses lèvres pour rejoindre sa plaie, il se retourna subitement et de son sabre lacéra profondément Edward à la côte gauche, voulant l’emmener avec lui en enfer. Edward lâcha un hurlement de douleur et posa sa main sur sa blessure, le sang coulait entre ses doigts. Après son attaque, Seeker s’était écroulé au sol. Edward recula de deux pas, et se laissa choir sur la rambarde. C’est alors qu’il perdit connaissance avec pour dernière vision Anderson courant vers lui.

     

     

     

     

     

     

     [Chapitre 3]

     

     

    Edward ouvrit doucement les yeux. Une lumière aveuglante lui fit plisser les yeux aussitôt. C’est alors qu’il sentit une douleur vive lui traverser la côte gauche, ce qui lui arracha un gémissement.

    - Ne bouge pas trop, tu es encore blessé, lui conseilla une voix à côté de lui.

    Ce n’était pas celle d’Anderson. Il ouvrit aussitôt les yeux et se redressa pour voir qui était son interlocuteur, il eût à peine le temps de voir une silhouette de femme, puis il retomba sur son dos, la blessure le faisant souffrir. Il remarqua alors qu’il y avait des bandages tout autour de sa côte gauche.

     - Qu’est ce que j’ai dit .. dit la femme.

    Edward analysa le décor autour de lui et remarqua qu’il était à l’intérieur d’une cabane, près d’une fenêtre. Etant donné la sensation moelleuse sous son dos il en déduit qu’il était sur un lit. La femme était à sa gauche, assise sur un tabouret. A côté d’elle était posé un équipement médical ; bandages propres et usagés, ciseau, bol d’eau, plantes médicinales.. 

    - Où est .. Anderson ? réussit-il à dire.

    - Ah, il est parti te chercher une tenue. Vu l’état de celle que tu portais, répondit-elle en ricannant.

    - Qui .. êtes vous ?

    - Je te conseille de reprendre des forces au lieu de poser pleins de questions, dit-elle en l’aidant à se redresser sur son dos.

    Elle lui tendit ensuite un bol de soupe et une tranche de pain.

     

                                                                                       *